Alfred CAPUS Élu en 1914 au fauteuil 24

N°522
Commandeur de la Légion d’honneur
Auteur dramatique
Essayiste
Journaliste
Alfred Capus

Biographie

Né à Aix-en-Provence, le 25 novembre 1857.

Fils d’un avocat marseillais, Alfred Capus fit ses études secondaires à Toulon. Ayant échoué au concours de l’École Polytechnique, il entra à l’École des Mines mais n’obtint pas son diplôme. Après avoir été un temps dessinateur industriel, il s’orienta vers le journalisme. Un des premiers articles qu’il fit paraître portait la marque de sa formation scientifique, puisqu’il s’agissait d’une nécrologie de Darwin. Mais c’est surtout par ses chroniques légèrement fantaisistes, publiées au Gaulois, dans L’Écho de Paris et dans L’Illustration qu’il se fit connaître. Il écrivit également plusieurs articles pour Le Figaro, sous le pseudonyme de Graindorge. À la mort de Gaston Calmette, en 1914, Capus devint rédacteur en chef du Figaro. À ce poste, il rédigea avec le plus grand patriotisme, pendant les quatre années de la Grande Guerre, le « bulletin » quotidien.

Auparavant il s’était lancé, parallèlement au journalisme, dans la littérature, avec une série de romans : Qui perd gagne (1890), « presque un chef-d’œuvre » aux dires de Jules Lemaître, Faux départ (1891), Robinson (1910), etc.

Mais c’est au théâtre qu’il donna la pleine mesure de son talent avec des pièces de boulevard mettant en scène les mœurs de la Belle Époque. On peut citer entre autres Brignol et sa fille (1895), La Veine (1900), Les Deux Écoles (1902), La Châtelaine (créée par Lucien Guitry la même année), Notre Jeunesse (montée à la Comédie-Française en 1904), Monsieur Piégeois (1905), Les Passagères (1906), Les Deux hommes (1908), L’Aventurier (1910).

Appelé à la présidence de la Société des gens de lettres, commandeur de la Légion d’honneur, Alfred Capus fut élu à l’Académie française le 12 février 1914, par 16 voix, au fauteuil de Henri Poincaré. Une anecdote veut que l’un de ses interprètes ayant demandé à un guéridon si Capus entrerait un jour à l’Académie française, le guéridon répondît par l’affirmative ; quand on lui demanda alors combien de fois il devrait se présenter, le meuble se mit à battre des coups si répétés qu’il fallut l’arrêter.

Alfred Capus avait en effet subi deux échecs, contre Brieux au fauteuil Halévy en 1909, et contre Cochin au fauteuil Vandal en 1911, mais les « Immortels » surent lui rendre hommage : Robert de Flers dit de son répertoire de comédies qu’il était « l’un des orgueils les plus certains et les plus rares de la scène française ». Quant à Édouard Estaunié, qui prononça son éloge en lui succédant, il en parla comme d’un philosophe bienveillant et dont l’ironie fréquemment incisive mais jamais désolante se dissipe en sourire ». Alfred Capus fut reçu le 28 juin 1917 par Maurice Donnay.

Mort le 1er novembre 1922.

Signature d'Alfred Capus

Œuvres

1878 Les honnêtes gens - en collaboration avec Vonoven

1879 Le mari malgré lui - en collaboration avec Vonoven

1890 Qui perd gagne

1891 Faux départ

1893 Monsieur veut rire

1894 Brignol et sa fille

1895 Années d’aventures

1896 Innocent !... - en collaboration avec A. Allais

1897 Rosine

1898 Mariage bourgeois

1898 Mon tailleur

1898 Petites folles

1900 La Bourse ou la Vie

1900 Les maris de Léontine

1901 La petite fonctionnaire

1901 La Veine

1902 Les deux écoles

1902 La Châtelaine

1903 L’Adversaire - en collaboration avec E. Arène

1904 Notre jeunesse

1905 Monsieur Piégeois

1905 Notre jeunesse - (Théâtre-Français, 1904)

1906 L’Attentat - en collaboration avec L. Descaves

1906 Les Passagères

1907 Histoires de Parisiens

1908 Les deux hommes

1908 L’oiseau blessé

1909 Un ange

1910 Robinson

1910 Théâtre complet - 8 vol.

1911 Les Favorites

1912 En garde !...

1912 Mœurs du temps - 2 vol.

1913 Hélène Ardouin

1920 La Traversée

1922 Scènes de la vie difficile