La langue française et la culture européenne

Le 26 octobre 1993

Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE

La langue française
et la culture européenne

 Séance publique annuelle des cinq Académies

le 26 octobre 1993

 

« L’Europe se voit à peine sur une carte générale du monde. Au plus est-elle un cap de l’Asie qui projette hors d’elle-même ses forces profondes. » Est-ce bien de ce Finistère, décrit par Fernand Braudel, que Voltaire disait, en termes émerveillés, le rayonnement ? « Il me semble que c’est vers la fin du XVe siècle que l’Europe chrétienne devint une espèce de république immense où la balance du pouvoir est mieux établie qu’elle ne le fut en Grèce... Une correspondance perpétuelle en lie toutes les parties malgré les guerres que l’ambition des rois suscite et même malgré les guerres de religion. Les arts qui font la gloire des États y sont portés à un point que la Grèce et Rome ne connurent jamais ; voilà l’histoire qu’il faut que le monde sache. » Cette gloire de l’Europe, c’est sans doute aucun sa culture, ce que Salvador de Madariaga nommait « l’esprit de l’Europe », combinaison heureuse du doute socratique et de la tradition chrétienne.

Mais l’esprit de l’Europe, quelle Europe recouvre-t-il ? Jusqu’où s’étend l’Europe ? Inclut-elle l’immense Russie ? Ou bien s’arrête-t-elle, comme au temps de l’Humanisme, aux frontières de la Pologne ? « Il se pourrait, écrit Salvador de Madariaga, que le doute soit dans ce cas quelque chose de plus substantiel qu’un simple scrupule géographique. C’est peut-être un instinct qui refuse de reconnaître comme européen tout ce qui est immodéré en quantité, tout ce qui évoque la masse plutôt que la qualité et l’organisation. L’Europe s’est faite le champion de la qualité, des nuances, des différences significatives. Cette masse énorme et amorphe qui la clôt à l’est peut présenter certains aspects européens, mais semble s’exclure de l’Europe à cause précisément de sa quantité et de son uniformité. »     

Je voudrais contredire cette conception étroite de l’Europe, refaire un instant avec vous le voyage spirituel qui d’ouest en est a étendu l’Europe jusqu’à l’Oural, et au-delà, jusqu’au Pacifique. Prouesse admirable, compte tenu de l’énormité asiatique. Cette conquête où les armes, les ambitions politiques n’eurent point de part, ce fut l’œuvre de l’esprit de l’Europe qui, en gagnant l’extrémité du continent, en s’enracinant dans les espaces infinis de la Russie, enracina en retour la Russie en Europe. Cette avancée de l’Europe s’est accomplie en moins d’un siècle et fut réalisée grâce, avant tout, à la culture et à la langue françaises. Lorsqu’on évoque le destin de la langue française au fil des siècles, il est d’usage de s’arrêter sur la gloire passée — elle fut jadis langue officielle des relations entre États, langue de la société policée ; elle envahissait les plus grandes œuvres littéraires étrangères, il suffit pour s’en convaincre de relire Guerre et Paix, il est d’usage aussi de rêver sur quelques signes heureux : ainsi, que Milan Kundera ait décidé d’écrire désormais en français ; surtout, il est d’usage d’en déplorer le déclin. Mais cette déploration n’est pas récente. En 1764 déjà, Voltaire écrivait au danseur Novere : « Nous ne sommes plus dans ces temps où la France donnait des exemples à l’Europe. » Faut-il le croire ? Faut-il croire Madariaga pour qui « ce furent les Allemands qui, en Russie, enseignèrent le sens des formes et la civilisation » ?

Permettez-moi, à l’heure où l’Europe se recompose, où ses deux moitiés, divisées il y a peu encore par une utopie meurtrière, se réconcilient, de dire ici le cheminement de l’esprit de l’Europe jusqu’aux confins du continent ; de dire quel lien puissant unit les deux pays situés à son extrémité ; de dire la dette contractée par la Russie à l’égard de la France qui la fit entrer à jamais dans le champ de la culture européenne.  

La Russie, que Sully tenait pour un « espace inaccessible occupé par des peuplades asiatiques », s’ouvrit au XVIIIe siècle à l’Europe parce que telle était la volonté de Pierre le Grand. Ce pays s’imposa soudain par sa puissance au concert des nations européennes. Et la « fenêtre ouverte » sur l’Europe par Pierre le transforma à bien des égards. Mais ce souverain visionnaire a importé dans son pays avant tout les techniques, le savoir scientifique et les usages qui avaient cours ailleurs. Quant à l’esprit de la Russie, à sa culture politique, ils n’en furent pas réellement changés : la Russie se fit connaître alors en Europe sans en faire réellement partie. L’un des traits de cette occidentalisation est qu’au temps où l’Europe est avant tout française — c’est le règne du Roi-Soleil, du rayonnement mondial de Paris et de Versailles — Pierre le Grand qui accomplit sa grande ambassade de 1697 évite la France tandis qu’il parcourt l’Allemagne, la Hollande et l’Angleterre. Ce n’est que vingt ans plus tard qu’enfin il visite Paris et la cour du Régent. Alors, il court les cabinets scientifiques, les collections de peinture, il achète sans retenue des pièces rarissimes, des livres, des tableaux et décide d’envoyer des jeunes artistes étudier à l’étranger. Mais il les dirige vers l’Italie et la Hollande. De France il rapporta deux idées, deux institutions, le zoo et l’Académie. Un projet d’Académie lui avait déjà été suggéré par Leibniz ; mais ce fut sa visite, impromptue et quelque peu improvisée à l’Académie française, en 1717, qui l’enchanta au point que, huit ans plus tard, il fondait l’Académie des Sciences de Russie.

Si le modèle était français, l’Académie russe dans sa forme première était révélatrice des ambitions de Pierre le Grand et de sa conception germanique de l’occidentalisation. Ce fut en fait une Académie des Sciences où la littérature n’eut point de place. Et les savants qui la formaient furent, pour le plus grand nombre, importés d’Allemagne. L’Académie devait user du latin pour ses travaux, mais l’allemand devint vite sa langue. L’Europe — une Europe allemande — campait ainsi en Russie, sans liens réels avec la société. C’est que la Russie souffre alors d’une faiblesse. Elle n’a pas encore de langue propre à assurer le développement d’une culture nationale. On écrit en Russie en slavon d’église et le russe proprement dit n’est que langue parlée. Les écrits sont l’œuvre de clercs ou de fonctionnaires à qui l’État commande des textes de circonstance. En l’absence d’une langue littéraire, la culture russe ne progresse pas ; or l’existence d’une culture nationale est un préalable à l’ouverture culturelle au monde extérieur.

L’étape suivante de l’occidentalisation de la Russie s’ouvre vers 1730, après la disparition de Pierre le Grand. C’est une étape décisive puisqu’elle est marquée par la rupture avec la culture traditionnelle, ecclésiastique, au bénéfice d’une culture sécularisée, s’organisant autour d’une langue nationale qui se forme alors et permet à la Russie d’accueillir « l’esprit de l’Europe ». Cette rupture est due à l’initiative de quelques hommes — Trediakovski, Kantemir, Lomonossov — qui comprirent que pour créer une langue et une littérature essentielles au développement d’un système général de culture, il fallait s’inspirer d’un modèle incontestable. Comme Pierre le Grand, ils se tournèrent vers l’Europe occidentale mais cette fois c’est la France qui les attire. Lomonossov écrit : « La vraie puissance de la France, qui lui a assuré son rayonnement, elle la doit aux sciences, avant tout à celle de la langue, épurée et ornée toujours plus, grâce à l’œuvre d’habiles écrivains. » C’est en France que Trediakovski qui, par ailleurs, fut un écrivain médiocre, avait découvert — à la Sorbonne et au Collège de France — les vertus de la langue, son importance dans la formation de la culture nationale. Rentré en Russie, il publie en 1730 Le voyage de l’isle d’Amour de Tallemant. À tous égards c’est une révolution. Parce qu’il a introduit en Russie un modèle littéraire insoupçonné : la représentation de l’amour, un érotisme élégant, la préciosité ; parce que l’ouvrage est traduit en russe, langue jusqu’alors parlée, où le traducteur s’est efforcé de trouver des équivalents aux mots français si précis. Si les tenants de la tradition s’indignent de ces inconvenances — de forme et de fond — toute une part de la société entrevoit qu’une nouvelle fenêtre a été ouverte vers l’Europe ; que l’occidentalisation commencée par Pierre le Grand peut atteindre à la dimension de l’esprit. Mais il faut alors s’atteler à la tâche, forger réellement l’outil de cette révolution des esprits, une langue qui, comme le français, modèle rêvé, modèle idéal, soit universelle. En marge de l’Académie des Sciences, mais inspirés cette fois réellement par l’Académie française, Trediakovski et ses amis fondent, en 1735, l’Assemblée russe. C’est là que, réunissant tous les éléments du patrimoine — manuscrits, recueils de lois, proverbes — ces académiciens d’un nouveau genre vont trier, définir, adapter les termes d’une langue encore dans l’enfance aux concepts et thèmes universels que véhicule la culture de l’Europe dont la culture française est pour eux la plus haute incarnation. Un dictionnaire, comme celui qui naquit de la volonté du cardinal de Richelieu, est mis en chantier qui, en moins de vingt ans, comptera déjà dix-sept volumes. La langue se précisant, s’enrichissant, il fallait l’utiliser, c’est-à-dire disposer de textes et de lieux pour les publier ou les dire. Les grands textes de la littérature française sont alors traduits, imposant d’une traduction à l’autre un effort constant d’affinement de la langue où ils étaient transplantés. Le russe littéraire naît ainsi du modèle français. Les revues qui se créent alors ainsi que le théâtre d’État fondé en 1756 les portent à la connaissance d’une société avide de découvrir cette culture si prestigieuse mais jusqu’alors peu accessible. Il est significatif que la première revue fondée en Russie l’ait été par un Français et ait été rédigée en français. C’est le Caméléon littéraire qui marque le début d’une tradition étroitement liée au développement intellectuel de la Russie, celle des revues épaisses. La gallomanie est telle dans cette Russie du règne d’Élisabeth que, dès 1759, une revue nouvellement fondée, L’Abeille laborieuse, fait de la dénonciation de l’influence française et de l’invasion du russe par des mots français un thème constant de ses publications.   

Ainsi, en près d’un quart de siècle, le paysage intellectuel de la Russie a-t-il profondément changé. Mais il y manque encore une littérature, et d’abord ceux qui peuvent la créer, les écrivains ! C’est à l’impératrice Catherine II et au modèle français que la Russie doit d’avoir, vers la fin du XVIIIe siècle, achevé ce parcours, qui l’a conduite de l’importation pure et simple d’un modèle étranger au développement d’une culture nourrie de ce modèle.

De Catherine II, on se souvient souvent, hélas !, qu’elle fut femme de tous les excès, allant jusqu’à faire supprimer un mari gênant par un amant dévoué pour s’assurer le trône. Bagatelle, suggérait Voltaire, au regard de son rôle historique ; et il n’avait pas tellement tort.  

La langue et la littérature françaises ne peuvent être séparées de la formation de Catherine. Enfant, elle fut confiée à une Française, huguenote, qui lui apprit tout à la fois sa langue, la littérature et les manières policées de son pays. C’est pourquoi, mariée à quinze ans et mal mariée, Catherine se réfugia dans la lecture, dévorant l’Encyclopédie, le Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, L’Esprit des lois qui fut toujours son livre de chevet, l’Essai sur les mœurs de Voltaire, l’histoire d’Henri IV, son monarque favori, mais aussi les Lettres de Madame de Sévigné, la Vie des Dames galantes et combien de romans français. Comment s’étonner de ce qu’ayant accédé au trône elle ait voulu confier à d’Alembert l’éducation de son fils ? Comment s’étonner des interlocuteurs qu’elle choisit pour réfléchir aux moyens de moderniser son pays ? Voltaire, avec qui elle échangea pendant quinze ans une correspondance régulière ; Diderot, qu’elle aida à payer ses dettes, qu’elle pensionna, dont elle sauva la bibliothèque et qui, lorsqu’il vécut en Russie, en 1773, eut avec elle des entretiens constants et très libres. On peut certes douter qu’emporté par la conversation il ait pris l’habitude de lui taper sur les cuisses comme l’ont rapporté quelques contemporains. Mais il chercha à la convaincre d’appliquer dans une Russie qu’il tenait pour une page blanche toutes ses idées sur l’organisation de la société. Réaliste, Catherine savait que l’état de la Russie ne s’y prêtait pas, mais elle retint quelques suggestions, et surtout elle s’enrichit de cette longue familiarité avec Diderot, avec Melchior de Grimm aussi — allemand certes, mais c’est en France et en français qu’il publiait la Correspondance littéraire héritée de l’abbé Raynal. Ce n’est pas un hasard si c’est un Français — Falconet — qui reçut commande d’exécuter la statue de Pierre le Grand, le fameux Cavalier de bronze. Pour Catherine, le souverain de l’ouverture à l’Europe pouvait-il être mieux compris par quiconque que par un Français ? Mais elle fut aussi un écrivain, et un écrivain français, dont l’œuvre marquera la Russie très profondément. Ses trois œuvres majeures — la Grande Instruction, les Mémoires et l’Antidote destiné à réfuter l’image désastreuse que l’abbé Chappe d’Auteroche avait donnée de la Russie, image qui rejetait la Russie de l’Europe — toutes ces œuvres, Catherine les écrivit en français. Mais ce n’est pas tout. Elle traduisait elle-même des œuvres françaises et donnait à la diffusion des traductions — françaises toujours — des moyens considérables. Par ses écrits et ses traductions, Catherine modifia profondément la vie intellectuelle russe. Elle contribua à propager les idées qui agitaient la France à cette époque : la liberté d’expression, la limitation de l’autorité du souverain, le doute religieux. Certes, ces débats n’affectaient ni son autorité ni le système politique et social de la Russie. Mais elle apportait sa caution aux idées que, comme écrivain et traductrice, elle diffusait. Sans son influence, sans la présence à ses côtés de Diderot, sans son amitié avec Voltaire, peut-on imaginer que les idées de la Révolution française auraient reçu dans les milieux intellectuels russes l’accueil qui leur fut réservé ? Peut-on imaginer que Radichtchev ait pu publier son Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou, pamphlet cinglant et programme pour le changement ? Certes Catherine en fut horrifiée et sévit ; mais le livre avait été publié parce qu’il existait sous son règne — c’est elle qui l’avait décidé — des imprimeries privées ; et que la censure était tempérée par la liberté d’expression, chère à ses amis Voltaire et Diderot. La Russie doit aussi à Catherine, à l’exemple qu’elle donna, la reconnaissance d’un véritable statut d’homme de lettres et de sa nécessaire indépendance. Enfin, hantée par le modèle français, Catherine paracheva l’œuvre de Pierre en dotant la Russie de l’Académie littéraire dont l’Assemblée russe avait été la préfiguration. En la créant, en 1783, elle eut pour cette institution la même ambition que le cardinal de Richelieu : « Situer l’existence et les débats d’une assemblée de lettrés dans l’organisation de la société, consacrer par là la place de l’écrivain dans la nation. » Et comme le cardinal, elle assigna à l’Académie pour tâche première de « travailler à donner des règles certaines à la langue russe, de la protéger, de la rendre capable de contribuer au progrès de la culture ». Quand va s’achever son long règne, le chemin parcouru depuis le début du siècle éclate aux yeux. La Russie est sortie de son isolement spirituel, elle dispose d’une véritable élite intellectuelle, d’un milieu où la culture nationale s’est épanouie, non comme simple reflet ou transfert de la culture française mais greffe de celle-ci, en voie d’achèvement. La réaction russe à la Révolution française atteste de l’unité spirituelle du continent européen. Les journaux qui diffusent librement les nouvelles s’enthousiasment et la société cultivée y applaudit. Le tirage des œuvres françaises, celles des encyclopédistes, ne cesse de croître jusqu’à ce qu’en 1792, horrifiée du sort fait à un monarque, Catherine brûle ce qu’elle avait contribué à propager. Les ouvrages de Voltaire et de Rousseau sont livrés aux flammes, la frontière est fermée, en 1796, aux livres français. Mais il n’est plus temps de prendre de telles mesures, les élites russes sont pour longtemps solidaires des idées qui agitent l’Europe. L’usage du français est pour elles le symbole de leur appartenance à la culture européenne. L’arrivée des émigrés français en Russie que Paul Ier, se souvenant du voyage en France du comte du Nord, accueillit avec faveur, ne fera que renforcer ces liens. Certes, Louis XVIII, le prince de Condé, le duc de Châtillon, la princesse de Tarente, le duc de Richelieu, et combien d’autres dont les noms retentissaient à Versailles ne portent pas à Saint-Pétersbourg les idées de la Révolution. Mais ils continuent à les y maintenir, à marquer et élargir des élites qui se veulent européennes. L’abbé’ Nicolle ouvre dans la capitale un collège français où les plus grandes familles russes envoient leurs enfants. Et les jésuites recueillent en Russie leurs frères chassés de France. Les enfants de cette culture européenne véhiculée, développée par l’intermédiaire du français, ce sont les grands écrivains du XIXe siècle, de Dostoïevski à Tourguéniev et Tolstoï. Du plus grand et du plus universel d’entre eux, Pouchkine, Eugène Melchior de Vogüé écrit dans le Roman russe qui lui valut d’être en 1888 élu à l’Académie française : « En fait, son esprit fut formé par les émigrés, MM. de Montfort, Rousselot, Xavier de Maistre. Son père savait par cœur Molière, son oncle mourut en lisant Béranger ; quand il entre au lycée, il écrit à peine sa langue maternelle, mais il est nourri de Voltaire, il raffole de Parny et d’autres sires de cette espèce. À leur exemple, il trousse galamment des polissonneries ou des bouquets à Chloris en vers français. Et ses premiers vers russes ne sont que des thèmes sur les madrigaux de ces rimeurs. » Sans doute plus tard c’est Byron qui devient, comme l’écrit Pouchkine, « le maître de ses pensées ». Mais tout absorber de Voltaire et de Byron, n’est-ce pas là la plus sûre manifestation d’un esprit européen ?

Que par la suite, au milieu du XIXe siècle, les élites russes se soient tournées vers Kant, Schelling, Hegel ; que l’influence allemande ait progressivement dominé en Russie les débats intellectuels, ce n’est pas signe de recul de l’esprit de l’Europe. C’est au contraire la preuve que la culture de l’Europe se confond désormais avec celle de la Russie, élargissant toujours plus son paysage mental. Que cette révolution de l’esprit qui a porté l’Europe au-delà de l’Oural ait été le fruit du prestige intellectuel de la France, de notre langue à son heure de plus grande gloire est la véritable mesure de l’apport culturel de la France à la culture européenne. Un apport que rien ne saurait effacer ; qui est un gage de l’unité spirituelle de l’Europe aujourd’hui recomposée. Un gage aussi de la place de la culture et de la langue françaises dans l’Europe de demain.