INSTITUT ROYAL DE FRANCE.
ACADÉMIE FRANÇAISE.
FUNÉRAILLES
DE
M. LE MARQUIS D’AGUESSEAU
(Henri-Cardin-Jean-Bte),
DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE.
(25 janvier 1826.)
DISCOURS
DE M. DROZ, CHANCELIER.
MESSIEURS,
LA perte que nous faisons dans la personne de M. d’Aguesseau est d’autant plus douloureuse, que nous révérions en lui le dernier représentant de l’ancienne Académie Française, l’ami de tant d’hommes célèbres que ses récits nous rendaient encore présents : il était le dernier anneau de cette chaîne qui nous unit aux Académiciens dont les travaux ont rempli deux siècles, et jeté sur la littérature française un immortel éclat.
Par une destinée remarquable, tandis que nous perdons le dernier membre de l’ancienne Académie, la France perd son dernier d’Aguesseau. Ce nom qui réveille de si grands souvenirs, ce nom couvert de tant d’illustration dans la magistrature et dans les lettres, fut porté dignement par celui de nos confrères à qui nous rendons les devoirs funèbres. Ses vertus, son caractère plein de franchise, de loyauté, de noblesse, le faisaient respecter et chérir de la nouvelle génération académique; et nos regrets ont quelque chose de ceux qu’inspire la piété filiale.
