Madame le Gouverneur général du Canada,
Monsieur le Ministre, président d’honneur,
Messieurs les Ambassadeurs,
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Élus,
Monsieur le Doyen,
Mesdames et Messieurs les Professeurs,
Mesdames et Messieurs,
Dans cette journée de grande célébration, journée de mémoire et journée savante, où je viens avec joie vous porter le salut de l’Académie française, et donc celui de l’Institut de France, je voudrais tout d’abord vous conter une belle histoire.
C’est celle d’un homme qui naquit, il y a cent ans également, en France, dans un petit village des environs de Sens. Son père y était modeste artisan.
Comme il arrivait souvent en ce temps-là où les études secondaires n’étaient pas gratuites, l’instituteur du village, ayant distingué ses qualités, lui obtint une bourse pour le collège. Il se fait là aussi remarquer par ses dons et son ardeur au travail. Il désire être médecin, mais son père l’incline à se faire vétérinaire. Il entre à l’école d’Alfort, votre aînée.
À sa sortie, il obtient un poste d’assistant vétérinaire à l’Institut Pasteur. Il s’occupe des chevaux producteurs de sérum. Le directeur de l’institut est alors le célèbre Émile Roux, principal disciple de Pasteur. Une rencontre d’Émile Roux avec le jeune assistant, qui a alors trente-cinq ans, change toute la vie de celui-ci. Frappé par ses dons d’intelligence, Roux le sort des services techniques pour le placer dans un laboratoire.
Alors, en quelques années, vont se succéder une série de découvertes spectaculaires et capitales : le phénomène de la floculation, le rôle du formol pour atténuer la toxicité des toxines bactériennes, la découverte des anatoxines et ses applications, c’est-à-dire le vaccin antidiphtérique, le vaccin antitétanique, les vaccins associés.
Mon grand confrère, le professeur Jean Bernard, que le Canada connaît bien, lorsqu’il me contait il y a peu de jours, à la campagne, cette histoire, me disait qu’au temps de son internat nombre d’enfants mouraient encore de diphtérie, soit accablés par la diphtérie maligne, soit asphyxiés par le croup. Aujourd’hui la diphtérie a disparu. Un médecin de quarante-cinq ans, en vingt ans de vie professionnelle, n’a pas eu à traiter un seul cas de diphtérie. Cela est l’œuvre d’un vétérinaire qui confiait n’avoir jamais vu un cas clinique de la maladie.
Aujourd’hui encore, si l’on observe quelques cas de tétanos, il s’agit toujours de personnes non vaccinées. Le recul quasi total de ce fléau est dû au même savant.
Il s’appelait Gaston Ramon. Il termina sa carrière de directeur de l’Institut Pasteur, membre de l’Académie des sciences et grand-croix de la Légion d’honneur. Il a pris rang au nombre des grands bienfaiteurs de l’humanité. Il était, disent ceux qui l’ont connu, un homme simple, modeste, silencieux, un homme héroïque aussi, car il souffrait d’un asthme provoqué par le poil de cobaye, son animal d’expérience, et d’eczéma provoqué par le formol, matière d’un de ses principaux travaux.
Dans six jours exactement, le 26 de ce mois, on célébrera à Sens le centenaire de Gaston Ramon. Et Jean Bernard, qui travailla naguère avec lui, honorera sa mémoire. Ainsi, avec une simultanéité frappante, de part et d’autre de l’Atlantique, dans la vieille France et dans la nouvelle, l’Académie française aura, ici et là, rendu hommage à la science vétérinaire, à son avancement, à ses découvertes. Le nombre de ces dernières est impressionnant et les noms de leurs auteurs, dont certains sont nos contemporains, s’inscrivent au palmarès de l’espèce humaine, l’espèce supérieure, la nôtre.
C’est de celle-ci, dans ses rapports avec les autres espèces, que je voudrais vous entretenir un moment.
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L’homme est créateur d’ordre, et de désordres, à l’intérieur de l’ordre universel. Il semble que ce soit là sa mission et sa fonction. Tout se passe comme si Dieu l’avait chargé de parachever la création, de lui donner une part spécialement active dans l’accomplissement du projet continûment poursuivi que constitue la vie.
Lorsque l’action humaine s’inscrit dans l’ordonnance générale du cosmos, lorsque l’homme se conduit en premier collaborateur de Dieu, les choses vont bien. Quand l’homme, égaré par l’orgueil ou la vanité, se met en situation de remplaçant ou d’égal de Dieu, quand il ignore ou refuse, pour instaurer son ordre particulier, les grandes lois mystérieuses mais évidentes qui régissent le monde, quand Prométhée l’emporte sur Jupiter, les choses alors tournent mal.
La loi, la vocation, l’obligation de toute espèce est de survivre et de se perpétuer. Et cela au détriment des autres. Rien de ce qui est organique ne subsiste sans tuer ou voler autrui. Tout le monde animal, s’il ne vit pas aux dépens du monde végétal, s’égorge et s’étripe, ou bien se pille. On dirait que chaque espèce n’a été créée que pour fournir subsistance à d’autres.
Le spectacle qu’offrent les animaux des grandes réserves d’Afrique, dans une apparente, une illusoire atmosphère de paix et de plénitude, est d’une terrible cruauté. La brousse sert de théâtre à de constantes tragédies. Le fond des mers tout également. C’est par les moyens physiques dont elle est dotée que chaque espèce domine et dévore une ou plusieurs autres espèces. La loi ne s’impose pas seulement des plus grands aux plus petits. L’insecte qui se nourrit du sang des mammifères est dans le même système que le lion ou le chacal. Or, l’homme se différencie du reste de la nature et y exerce prééminence parce qu’il use essentiellement de moyens qui ne sont plus physiques mais intellectuels. Sa domination est celle de l’esprit sur des esprits moins développés. C’est de cette façon qu’il a pu établir son règne sur presque toutes les espèces. Non par ses crocs qui sont courts et ses griffes qui sont faibles, mais par son néo-cortex.
Il a su capturer, élever, dresser, sélectionner. De l’outillage de chasse à la domestication, quel chemin étonnant il a parcouru, en perfectionnant sans cesse ses méthodes et ses procédés. Le dressage, l’attelage, quels exemples d’inclusion d’un ordre particulier dans l’ordre naturel ! Nous ne nous émerveillons que de nos prouesses les plus récentes, mais nous ne songeons plus, ingrats envers nous-mêmes, à nous émerveiller de nos prouesses anciennes. Quelle manifestation de notre génie que d’avoir fait chasser le chien pour nous, avec nous ! Les animaux domestiqués, subjugués, utilisés par l’homme lui auront fourni nourriture, vêtement, énergie.
Tout seigneur, dès lors qu’il exerce une puissance, a des devoirs à respecter envers ceux qu’il domine, et cela dans son intérêt propre comme dans celui de ceux qui le servent. L’homme, lorsqu’il abuse, tue sans raison ou nécessité, maltraite l’animal ou le délaisse, introduit un désordre. Mais lorsqu’il protège, soigne, améliore l’animal qu’il a su dresser et utiliser, l’homme alors agit selon l’ordre qu’il a créé.
La médecine des animaux a donc commencé, par la force des choses ou plutôt par la force de l’intelligence humaine, en même temps que la domestication des animaux. Soigner suppose de connaître. C’est au temps de la préhistoire que cette connaissance se forme, au cours de la protohistoire et de la haute antiquité qu’elle s’étend, s’affirme, s’exprime. L’animal, observé dans sa morphologie, ses aptitudes, son caractère, devient symbole — symbole des vertus, symbole des cités, symbole des astres dans le grand système de correspondance et de représentation qui était celui des Anciens. Aucun art antique, en quelque civilisation que ce soit, où n’apparaisse la figuration de l’animal sur les fresques, la poterie, la monnaie. Pour les Sumériens, pour les Égyptiens, l’animal est représenté tantôt dans sa réalité, pour sa fonction matérielle, et tantôt allégoriquement comme manifestation des principes qui animent et régissent l’univers.
La médecine animale s’inscrit dans la société comme une fonction spécialisée. La Grèce, Rome ont le iatros ou le medicus des animaux, dont le savoir et les pratiques sont tout particulièrement voués au cheval, qui est l’animal le plus coûteux par tout l’effort que réclame son dressage, et le plus précieux par la supériorité qu’il confère à l’homme dans la chasse et la guerre. Le veterinarius est d’abord et uniquement le médecin des chevaux, avant que ce vocable ne s’étende à l’ensemble de ceux qui pratiquent la thérapeutique animale. Le Moyen Âge montre, à travers des œuvres littéraires comme le Roman de Renart, l’attention qu’il porte à la psychologie animale. Et le Grand Livre des chasses de Gaston Phébus est témoignage de la connaissance et de l’utilisation très fine du cheval et du chien.
L’Islam qui, à travers les siècles lointains, a possédé un art médical très développé, n’a pas ignoré les animaux. Il existe à Fès, au Maroc, une très ancienne fondation charitable, un habous, destinée uniquement à recueillir et soigner les cigognes blessées. Quel titre merveilleux : médecin des cigognes ! Et quelle idée, également merveilleuse, que de donner assistance à ces oiseaux que leur programmation génétique fait aller chaque année du Sénégal en Alsace, en s’arrêtant au Maghreb, et sans jamais se tromper de route !
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L’art vétérinaire moderne commence au siècle dit des lumières et qui, en ce domaine, en aura effectivement allumé certaines.
Il commence avec la création de l’École vétérinaire de Lyon, en 1762, suivie de près, comme de lustre en lustre, par l’ouverture des écoles d’Alfort, de Vienne, de Turin, de Copenhague, de Hanovre, de Budapest, de Milan, de Munich, de Londres, de Madrid, de Naples, de Berne, de Stockholm, d’Utrecht, d’Istanbul, de Bucarest.
C’est un siècle exactement après la fondation de l’école lyonnaise que l’enseignement vétérinaire organisé franchit l’Atlantique. Il s’implante au Canada, en premier lieu, à Guelph, puis à Aimes aux États-Unis, et bientôt à Saint-Hyacinthe, ici, en 1886.
L’année précédente, Pasteur avait vacciné Joseph Meister contre la rage, c’est-à-dire contre un mal communiqué à l’homme par l’animal. Découverte d’une importance capitale dans l’histoire de l’humanité, car non seulement elle sauvait l’homme d’une affection jusque-là mortelle, mais elle donnait départ à quantité d’autres découvertes et ouvrait tout grand les portes d’un nouvel âge de la médecine.
Années fastes, années magnifiques, années d’espérance et d’accomplissements où médecine humaine et médecine vétérinaire progressent parallèlement, et d’un pas souvent confondu. Rien que ne trouve, expérimente, réussit l’une qui ne serve à l’autre. L’homme semble parachever l’ordre dont il est créateur et responsable. Années glorieuses, auxquelles Saint-Hyacinthe participe avec tout l’élan et l’ardeur de sa jeunesse, un élan, une ardeur qui ont continué de l’animer.
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Tel est l’ensemble des significations que j’attache à ce centenaire dont je suis heureux de partager avec vous la célébration.
Il ne faut pas se hasarder à parler de ce qu’on ne connais pas. Je ne m’avancerai donc pas à discourir de la qualité des travaux qui s’exécutent ici ou de la formation qui y est dispensée, non plus que des liens de cette faculté avec les autres grandes écoles dans le monde. Je sais seulement que ces liens, cette formation, ces travaux sont du plus haut niveau.
Mes connaissances en art vétérinaire, je dois vous le confesser, se limitent aux lointaines et très sommaires notions d’hippologie acquises en préparant l’entrée à l’École de cavalerie de Saumur : pointes de feu, sinapismes, potages, promenade des chevaux en bridon lorsqu’ils avaient des coliques.
Mais de ma jeunesse de cavalier, et de veneur aussi, j’ai gardé non seulement l’amour des chevaux mais acquis un certain sentiment des rapports de l’homme et de l’animal. Ces rapports sont affectifs et presque, dirais-je, intellectuels. Notons que l’équitation est le seul sport où l’homme entre en compétition non avec les éléments ou avec son semblable mais avec une autre espèce vivante plus lourde et puissante que lui. Si le cheval se plie à l’homme et collabore avec lui dans des tâches bien diverses, c’est une affaire de volonté à volonté, d’intelligence supérieure à intelligence inférieure mais qui prend intérêt à s’élever — d’attrait mutuel et d’entente.
Le dressage et l’emploi du cheval sont toujours une éducation pour l’homme, éducation du caractère et du contrôle de soi qu’exige l’exercice de toute supériorité. Et je reprendrai volontiers les mots de Winston Churchill : « No hour spent on a saddle is a lost hour ».
Le cheval dressé se met à partager les goûts de l’homme. Est-il cheval de course, il prend le goût de la compétition qui est propre à l’homme, et il fait équipe avec celui qui le monte.
Cet herbivore n’a aucune raison d’être chasseur. Il n’a aucune programmation génétique pour cela. Or j’ai vu des chevaux qui s’amusaient à chasser, qui prenaient le sens, l’intelligence de la poursuite. Ce que je souligne pour le cheval je peux le dire a fortiori du chien qui, de toute évidence et d’expérience commune, se fait un devoir et souvent un plaisir de partager les tâches que son maître lui assigne. Le chien, visiblement, a envie d’être homme et accueille volontiers tout ce qui le rapproche de la condition humaine.
Tous les cinquante ans à peu près, l’Académie française a à se pencher sur le mot : « instinct ». C’est l’un des termes de la langue dont la définition est le plus difficile à établir, je l’ai constaté récemment.
La définition publiée en 1935 par nos prédécesseurs était :
« Nom masculin. Mouvement intérieur qui est naturel aux animaux et qui les fait agir sans le secours de la réflexion pour accomplir des actes conformes à leur espèce et adaptés à leurs besoins. »
Celle que nous venons d’adopter est :
« Nom masculin. Ensemble de réactions et de mouvements spécialement développés chez les animaux, et qui les fait agir sans le secours de la réflexion. »
Et j’avoue que nous n’en sommes pas totalement satisfaits. Nous comptons sur les progrès de la science, et notamment de la science vétérinaire, pour permettre à nos successeurs d’affiner cette formulation.
Instinct est un mot qui a trop servi au cours des siècles à nous débarrasser des questions auxquelles nous étions incapables de répondre.
À mesure que la biologie et l’exploration du cerveau progressent, la frontière entre intelligence et instinct se fait de plus en plus étroite, non seulement pour les comportements animaux, mais pour les nôtres propres. Comment les choses se passent-elles entre nos deux cortex ? De quoi relève la faculté d’acquérir des dispositions ou des aptitudes nouvelles ?
Il m’a posé des questions, une au moins, et non en répétant une parole rabâchée, ce perroquet à qui j’avais appris à danser en lui sifflant des airs populaires. La sensibilité à un rythme, à une mélodie, entrait-elle dans ses acquis héréditaires ?
Dans les jardins de Marrakech, les arbres sont pleins d’oranges auxquelles les oiseaux ne touchent pas. Ces petits pillards des vergers n’aiment pas l’amertume de l’écorce des agrumes. Ils affluent sur mon balcon si je leur offre des oranges et des mandarines ouvertes en deux, et ils piquent goulûment dans la pulpe, laissant l’écorce toute nettoyée. Ils me font réfléchir sur leur sens de l’adaptation à de nouvelles nourritures et leur curiosité gastronomique.
Curiosité qui est éminemment celle des chiens. Si mon labrador n’a pas goûté une parcelle de ce que je mange, fût-ce pour s’en détourner si l’arôme ne le satisfait pas, il me le rappelle d’un nez courtois, mais insistant. Il veut savoir. Il comprend plus de trois cents mots ; et les intonations sont pour lui comme des extensions de sens. Instinct ou intelligence ?
L’intelligence est la faculté d’associer des idées, et tout spécialement des idées insolites. Peut-on dénier le bénéfice de l’association d’idées à une chienne teckel qui vécut longtemps près de moi et qui, lorsqu’elle avait froid, se postait en aboyant devant le robinet du radiateur de chauffage central ? Et cette autre, qui lui a succédé dans mon affection, n’agit-elle pas par association d’idées, et de sentiments, lorsque, un ami venant chez moi avec son chien, elle va chercher un jouet dans son panier pour le donner, l’offrir vraiment, à son visiteur canin ?
Ne méprisez surtout pas l’intelligence des palmipèdes. Elle est remarquable. Peu de vieux dictons sont aussi faux que « bête comme une oie », locution qui vient d’un glissement phonétique ; l’expression juste est « bête comme une ouaille », une brebis, les ovins étant réputés, depuis Rabelais, pour avoir petite cervelle.
Les cygnes, qui n’ont guère réputation d’affabilité, sont conscients de leur beauté et aiment qu’on les en complimente. Dites à un cygne, d’une voix grave et convaincue, qu’il est beau, très beau, et il vous suivra le long de l’étang pour se l’entendre répéter. Les oies, dites de Guinée, appartiennent à cette famille. J’ai un jars de Guinée qui répond à son nom, attend mon réveil, se rend à mon appel, converse avec moi sur deux tons, se laisse parfois caresser, vient à la porte de mon bureau réclamer compagnie autant que grains de maïs, et n’y vient pas quand je suis absent.
N’allez pas croire que je me prends pour un autre saint François ! je préfère prendre quelque distance avec mon frère le loup. Je n’invective pas non plus les gouvernements à propos des animaux, et n’adhère pas à ces mouvements qui, faisant passer les bêtes avant les hommes, font tant qu’ils voudraient tout justement qu’on retournât à l’état de nature, et à cette jungle ou cette brousse dont je vous ai dit combien terribles, cruelles, impitoyables elles étaient. L’ordre humain, si imparfait qu’il soit, est tout de même meilleur.
Simplement je vis en familiarité avec ces indispensables compagnons que nous a donnés la nature et leur témoigne une certaine considération. De même qu’il ne faut pas niaiser avec les enfants, de même il est préférable de ne pas bêtifier avec les bêtes. À cet égard, je préfère un brutal à un nigaud. Le supérieur ne gagne jamais rien à s’aligner sur l’inférieur. En revanche, le supérieur peut provoquer une élévation des aptitudes de l’inférieur en le traitant presque comme un égal. Alexandre le Grand traitait son cheval Bucéphale avec égard et amitié.
Il convient de ne jamais oublier que l’animal, lui aussi, est un individu.
Les progrès de la biologie et de l’investigation génétique devraient nous permettre d’avancer à la fois dans la connaissance des comportements programmés que nous nommons instinct et dans la connaissance de la psychologie animale, dont je soupçonne qu’elle est le champ le plus neuf et le plus prometteur ouvert à la médecine vétérinaire.
Et comme il en fut naguère des découvertes de Gaston Ramon, je ne doute pas que tout ce qui sera trouvé en ce domaine ne soit profitable à la médecine humaine.
Puisse cette grande école de Saint-Hyacinthe, à laquelle je souhaite comme à tout le Québec, comme à tout le Canada, la plus harmonieuse prospérité, avoir, dans le cadre nouveau que constitue l’Association des établissements d’enseignement vétérinaire francophones, la part active à laquelle lui donnent droit son passé, ses traditions et ses légitimes ambitions.