Le mot sport est tiré de l’anglais, qui l’a lui-même tiré de l’ancien français desport, « loisir ». Et comme ce sont souvent dans des pays de langue anglaise qu’ont été inventées ou codifiées un grand nombre des activités sportives, beaucoup de termes s’y rapportant sont anglais. Rien à dire à cela. Mais il y a aussi des sports pratiqués depuis très longtemps qui ont des noms français. Parmi ceux-ci on trouve, entre autres, le cyclisme, l’athlétisme, l’escrime, l’haltérophilie, la musculation. Or, pour ces derniers, les choses sont en train de changer. Qui a fréquenté une salle de musculation au siècle dernier (on parlait moins alors de body building) a pu être amené à faire du développé couché ; le principe de cet exercice est le suivant : le pratiquant s’allonge sur un banc, saisit une barre reposant sur des supports, l’amène au niveau de sa poitrine et la remonte. Ce sport est très en vogue aujourd’hui, mais son nom français est en danger, car on le remplace de plus en plus, en France, par son équivalent anglo-américain bench press, proprement « banc de presse ». Et ce cas n’est pas isolé : une autre activité de loisir s’anglicise puisque la balle au prisonnier ou aux prisonniers (dite aussi ballon prisonnier ou ballon-chasseur) des cours de récréation de notre enfance a vu récemment un toilettage de ses règles, mais ce dernier s’est effectué au prix du changement de son nom puisque, désormais, on l’appelle de plus en plus dodge ball, proprement « la balle à éviter ».