À l’Académie française, on rédige le Dictionnaire de la langue française. Mais, élargissant leur rôle, les membres de la Compagnie ont à cœur aussi de laisser libre cours à leurs enchantements, combats ou indignations.
Danièle Sallenave réhabilite le point-virgule ; Dany Laferrière raconte comment le vocabulaire du ventre chez Rabelais le fait rire aux éclats ; Jean d’Ormesson voit dans la rigueur de notre utilisation de la langue la condition d’une pensée ferme et cohérente ; Hélène Carrère d’Encausse décrit avec humour les barbarismes entendus lors d’une soirée chez les fashionistas ; Dominique Fernandez explique pourquoi il préfère le terme de gay à celui d’homosexuel qui lui évoque « par sa laideur, un médicament ou une marque de dentifrice » ; Michel Serres met un bonnet rouge au dictionnaire pour appeler à la grève contre les anglicismes ; Frédéric Vitoux songe aux origines du mot rêver dont on ne connaît pas l’étymologie ; Dominique Bona considère qu’il n’y a rien de plus amusant que de lire un dictionnaire par la seule prononciation…
Qu’ils en vantent la richesse et la subtile intelligence, ou qu’ils pourfendent l’usage qui en est parfois fait, les académiciens nous livrent leurs flâneries au pays des mots. Ces textes pleins de passion pour notre langue sont un régal de finesse et d’enthousiasme.