Sixième centenaire des Jeux floraux à Toulouse

Le 3 mai 1924

Henry BORDEAUX

SIXIÈME CENTENAIRE DES JEUX FLORAUX À TOULOUSE

DISCOURS

PRONONCÉ PAR

M. HENRY BORDEAUX

AU NOM DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE

 

MESSIEURS,

L’art de gouverner les hommes est le privilège des souverains et des femmes. Les premiers s’y emploient avec ostentation et fracas — surtout lorsqu’ils composent un Parlement de six cents membres — car ils savent que l’histoire amasse des notes sur leurs faits et gestes. Mais les femmes l’exercent avec tant de naturel que la chronique ne prend pas toujours la peine de les mentionner. Et c’est ainsi que je viens apporter l’hommage de l’Académie française sans oublier mon hommage personnel puisque j’ai le grand honneur d’être, moi aussi, maître es-jeux floraux — à une dame fort illustre qui fonda, il y a six cents ans, votre Fête des Fleurs et qui oublia de fonder la certitude de son existence : Clémence Isaure.

Mais ne devons-nous pas aux femmes la création des premières Académies, celles qui précédèrent la vôtre et la nôtre, les Jeux Floraux et la Compagnie de Richelieu ? Ces premières Académies, c’étaient, n’en doutons pas, les cours d’amour. Y a-t-il au monde un meilleur sujet de conversation dans la vie de société ? Au midi comme au nord, les cours d’amour, pendant tout le moyen âge, régentent les cœurs et les esprits. Éléonore d’Aquitaine, tour à tour reine de France et d’Angleterre ; Marie de France, comtesse de Champagne ; Sibylle d’Anjou, comtesse de Flandre, et cette Laurette de Sade que célébra Pétrarque, n’ont pas dédaigné d’en diriger les débats.

Ces cercles féminins, comme on les appellerait irrévérencieusement aujourd’hui, s’ouvrirent bien vite aux hommes. Nous avons été moins galants. On prit le prétexte de mander par devant les cours, afin d’y plaider leur cause, les parties qui avaient à se plaindre de quelque cas singulier d’inconstance ou de rigueur. On était sûr qu’un homme y figurait : j’imagine que c’était généralement la partie plaignante. Les poètes s’en mêlèrent : ils ont toujours à débattre avec les femmes. Et quels éternels sujets de discussion ! Au tribunal de la comtesse de Champagne, cette question ardue est posée ; « Le véritable amour peut-il exister entre personnes mariées ? » L’assemblée se décide à l’unanimité pour la négative. Car le véritable amour, en ces temps d’intransigeant idéalisme, est celui qui n’accorde rien hors du domaine spirituel. À la cour de Ferrare où règne Alphonse d’Este, l’ami, puis le persécuteur du Tasse, et avec lui ses deux sœurs, Léonore et Lucrèce que le poète aima tour à tour, l’une pour sa mystique gravité, l’autre pour ses mains, les plus belles du monde, une dame illustre, Orsina Cavaletti, argumenta contre le poète sur ce point délicat : « L’homme est-il plus tendre et constant que la femme en amour ? » On ne trancha rien, et ce fut sage. Des villes voisines étaient accourus, pour cet assaut, dames, cavaliers et érudits.

Un peu plus tard, dans sa petite cour de Béarn, celle que François Ier appelait sa Mignonne, et encore la Marguerite des Marguerites, la reine de Navarre occupait tout aussi noblement ses loisirs. Douce autant que polie, savante autant que belle, elle se plaisait à la conversation des poètes et prisait fort les dizains de Clément Marot. Nous pouvons sans crainte la préférer aux princesses de Ferrare. Assise dans ses jardins de Pau, dont l’agrément était incomparable et qui auraient mérité d’être les jardins d’Armide chantés par le Tasse, rêvant avec gravité au Miroir de l’âme pécheresse, ou avec malice à quelque nouvelle de l’Heptaméron, fleur elle-même comme son nom parmi les fleurs qui l’entourent, fleur de beauté, elle a toute la poésie de Léonore ou de Lucrèce d’Este. Mais elle est plus secourable aux pauvres gens que ces oublieuses. Le gai savoir ne l’absorbe point toute. Souvent elle oublie ses amis les artistes ou les philosophes pour transformer et fertiliser son petit royaume et secouer la négligence des gens de labourage. Active et judicieuse, spirituelle et sérieuse, elle a cet équilibre des natures saines qui unissent le sens pratique au goût de l’intelligence et dont le sûr jugement est orné de mille grâces.

Ainsi la France s’ouvre-t-elle à la vie de société et à la littérature. Toulouse, dans cet avènement, occupe la première place, puisque dès le XIVe siècle, en 1324, les sept troubadours y fondèrent les réunions de la Gaie-Science où l’art de bien écrire et de bien parler était cultivé, où, devant une assemblée nombreuse et choisie, chaque année le mieux disant devait recevoir une fleur d’or, emblème de son savoir et récompense officielle de son mérite. J’ai lu, sur cette lointaine et glorieuse origine des Jeux Floraux, la savante Histoire critique de M. de Gélis et la plaisante Histoire anecdotique de M. Armand Praviel qui tous deux vous appartiennent. Mais, je vous l’avouerai crûment, leur incrédulité m’a révolté. Ils n’osent pas affirmer l’existence de Clémence Isaure, ils battent en retraite, ils redoutent le scepticisme des gens du Nord et cependant ils veulent nous donner à croire une aventure bien plus invraisemblable et prodigieuse. Les sept fondateurs des Jeux Floraux, dont ils nous citent les noms pour nous convaincre et nous éblouir, auraient été : un écuyer, un bourgeois, deux banquiers, deux marchands et un notaire. Comme si c’était l’habitude des notaires, des marchands, des banquiers et même des bourgeois et des écuyers de fonder des Académies et de distribuer des fleurs d’or aux poètes ! Le propre d’un phénomène est de se renouveler, à moins qu’il ne soit miraculeux. Celui-ci, qui ne s’est jamais renouvelé, doit être tenu pour un miracle. Je préfère, pour ma part, croire à Clémence Isaure plutôt qu’à l’attroupement des sept Toulousains dorés. Il est vrai que dans votre ville rose l’or lui-même peut prendre cette teinte et s’unir au rêve.

Comment cette Clémence Isaure n’aurait-elle pas existé ? Elle a sa statue au jardin du Luxembourg à Paris, et chez vous à l’hôtel d’Assézat. Celle de l’hôtel d’Assézat ne pouvait évidemment provenir que du tombeau de la Daurade. Et n’a-t-on pas retrouvé ou composé son épitaphe en latin ? Cette statue qui se morfondit longtemps dans un coin du Grand Consistoire fut solennellement tirée de l’oubli par Messieurs les Capitouls « favorisant en cela la Jeunesse et les Sciences ». Ils la firent réparer, poser et ériger dans une niche, avec les Fleurs à la main, à la vue de ceux qui rêvent de concourir aux Jeux Floraux. Les réparations n’étaient pas sans importance : restaurer, raccommoder et blanchir la figure, couper les bras qui étaient mal faits et en ajouter d’autres, de marbre comme la tête, couper le lion qui était sous ses pieds et en faire une plinthe, ôter le chapelet et le piédestal, repolir et accommoder la table antique, placer dans la main droite de la dame les quatre Fleurs et Églantines que les sculpteurs sont priés de dorer et rehausser de leur mieux. Et voilà Clémence Isaure en bonne posture, rafistolée et rajeunie.

Les lettrés, comme les artistes, ont servi sa renommée : Étienne Dolet l’a chantée en vers latins, Jean Bodin l’a authentifiée dans un discours où il est dit en toutes lettres : « Clémence Isaure a légué les jardins et les terres dans lesquels vous avez coutume de cueillir les roses que vous répandez sur son tombeau, et le reliquat disponible a été consacré par elle à un festin. » Une darne qui donne à dîner, même après sa mort, et qui offre des bouquets, voilà des preuves bien indiscutables, sinon de sa vie, du moins de ses dons exceptionnels de maîtresse de maison.

Les poètes, enfin, l’ont chantée : l’écolier de Garros au XVIe siècle, en un sonnet dont le dernier vers est digne de Corneille :

Veux-tu mettre au tombeau celle qui vit encore ?

Et plus tard Florian dans la complainte d’Estelle qui apporte de son existence une démonstration bien touchante : comment n’aurait-elle pas vécu, et mille fois, puisqu’elle aima jusqu’à la mort ?

Une tradition fondée sur la poésie, l’éloquence et la sculpture peut bien se passer de l’histoire. L’histoire, Messieurs, vous l’avez écrite vous-mêmes en maintenant depuis six siècles, à Toulouse, la Fête des Fleurs. Vous vous êtes soumis à ces Leys d’amour promulgués dès la fin du XIVe siècle et que M. Armand Praviel a mille fois raison de préférer à notre Dictionnaire. Notre Académie rédige un dictionnaire, celle de Toulouse édicte des lois d’amour. Il y a là une nuance fort appréciable, et qui n’est pas à notre avantage. « Les amants, dit alors le troubadour Guilhem Montanhagol, doivent bien servir de bon cœur Amour, car l’Amour n’est pas un péché, mais une vertu qui rend les mauvais bons et les bons meilleurs et met l’homme en voie de bien faire tous les jours... » Bel optimisme que les Lois d’amour accentuent en recommandant la joie et l’allégresse, car « de même que la joie et l’allégresse réconfortent le cœur, entretiennent le corps, conservent la valeur des cinq sens corporels, l’intelligence, l’entendement et la mémoire, et font la vie humaine fleurie, ainsi chagrin et tristesse confondent le cœur, gâtent le corps et dessèchent les os, détruisent ladite valeur des sens et font paraître l’homme plus vieux qu’il n’est ». Conseils très justes, que reprendra plus tard saint François de Sales dans l’Introduction à la vie dévote, quand il recommandera à la jeunesse d’être gaie. Mais que dirait l’Académie française si, revenant de Toulouse, je lui proposais d’abandonner le Dictionnaire pour édicter des lois d’amour et proclamer le règne de l’Allégresse et de la Joie ?

Depuis six cents ans, presque sans interruption, vous distribuez, avec un grand accompagnement de cortèges et de musique, l’amarante d’or, la violette, l’églantine et le souci d’argent, plus quelques œillets. Bien que vous mainteniez la tradition de la langue d’oc et de la littérature occitane, vous n’avez point boudé la langue française, et laissez-moi, au nom de la Compagnie que je représente, m’en réjouir et vous en féliciter. Ainsi avez-vous contribué à l’éclat de ce parler si précis, clair et pur qu’il est sans égal dans le monde.

Ce n’est pas sans discernement ni sans gloire que vos fleurs sont accordées. Pierre de Ronsard, poète ordinaire du Roi, reçut en 1554 votre églantine qui, pour lui, fut convertie en une Minerve d’argent. Au XVIIe siècle, vous honorâtes pareillement le poète Maynard : une Minerve d’argent lui fut réservée à lui aussi, mais il ne la reçut que sur le papier, malgré ses plaintes. Il était de Toulouse : n’était-ce pas assez qu’il fut prophète dans son pays ?

Plus tard, le couronnement de Marmontel fut un petit événement. Lui-même l’a raconté avec beaucoup de grâce et un peu de suffisance. Il avait pris part aux trois concours et il était primé dans les trois.

« On me voit lever pour la troisième fois, écrit-il... Alors, si j’avais fait Cinna, Athalie et Zaïre, je n’aurais pu être plus applaudi. L’effervescence des esprits fut extrême ; les hommes, à travers la foule, me portaient sur les mains, les femmes m’embrassaient... » Cet inoffensif récit, le croirait-on, a soulevé des tempêtes. L’un de vos secrétaires perpétuels les plus zélés, Poitevin-Petavi, prédécesseur du très aimable et très érudit marquis de Suffren, l’a mis en doute. Son principal argument est tiré de la décence des dames de Toulouse : « On ne concevra jamais, affirme-t-il, que des femmes, appartenant aux premières classes de la société toulousaine, se soient jetées au cou d’un jeune homme de vingt-deux ans pour le féliciter de ses succès littéraires. » Jeune homme qui, par surcroît, était un clerc tonsuré, en soutane et manteau long. Votre secrétaire perpétuel, expert à la controverse, découvre une autre preuve de la fausseté de Marmontel : le P. Lombart, jésuite, a remporté trois fois les quatre fleurs d’or et d’argent ; il n’a jamais été embrassé. Mais peut-être n’avait-il pas vingt-deux ans. Voilà un beau sujet de controverse pour une cour d’amour : une femme peut-elle, sans manquer à la décence, embrasser un poète lauréat ? Il est un autre argument qui condamne Marmontel et que pour ma part, j’estime sans réplique ; Marmontel ne revint jamais à Toulouse. J’imagine que s’il y avait été embrassé, comme il le raconte, il y serait revenu.

Votre concours de 1819 est demeuré plus célèbre encore que celui où Marmontel fit scandale. Y prirent part, en effet, Victor et Eugène Hugo, Lamartine, Alexandre Guiraud et l’abbé Gerbet. Lamartine assure du moins à son ami Aymon de Virieu qu’il concourut. Mais je n’en crois rien : il a dû l’oublier. Vos prédécesseurs auraient eu trop de goût pour ne pas l’avoir distingué. Victor Hugo fut couronné pour son ode sur le Rétablissement de la statue d’Henri IV. Il devait l’être encore l’année suivante pour son Moïse sur le Nil. Vous le nommâtes, à dix-huit ans, maître es-jeux floraux, ce qui le dispensa de répondre à la loi sur le recrutement.

Votre Fête des Fleurs de 1823 vit le triomphe de Mme Amable Tastu. Émile Deschamps, dans la Muse française, écrivit à cette occasion : « On sent qu’une femme a passé par là, tant il y a de douceur dans cette gloire. » Une femme, Clémence Isaure. Nul doute que, seule, une femme ait pu instituer pour le 1er mai une distribution de fleurs aux poètes. Une femme, et non pas un syndicat de marchands et de banquiers.

Si vous avez su honorer Ronsard et Maynard et découvrir Victor Hugo, vos séances de réception ont parfois égalé en éclat et couleur vos distributions de prix. Vous rappellerai-je cette fameuse assemblée où le cardinal Mathieu, alors archevêque de Toulouse, requit et plaida tour à tour contre et pour Clémence Isaure, faisant de son réquisitoire et de sa plaidoirie des strophes alternées ? Et cette autre, où le poète François Coppée vous remercia en vers de l’avoir appelé à vous et proclamé maître es-jeux floraux ? Vous m’avez appelé, vous disait-il :

Vous m’avez appelé : vers vous j’ai pris mon vol ;
Mais, moineau de Paris, me voilà tout timide
Et confus de chanter dans ce Midi splendide
Où l’on entend si tôt le chant du rossignol.

Cependant le moineau de Paris avait bien su voir la couleur de votre cité :

Sur la brique pâlie et tiède des vieux murs
Il semble, ce jour-là, qu’il ait neigé des roses.

Toulouse la rose, il l’avait bien nommée.

Enfin, plus récemment, après les Étienne Lamy et les René Doumic, vous avez entendu et fêté le général — j’allais dire le maréchal — de Castelnau. Le colonel du Bourg de Bozas, l’un de vos quarante mainteneurs, qui le recevait, évoquant le foyer de la famille de Castelnau à Saint-Affrique, s’écriait : « Comment une maison, qui apparaît au visiteur de dimensions si réduites, que semble écraser le rocher de Caylus, dressé comme un dominateur féodal, et qu’enserrent étroitement les maisons du quartier qui, pour ne pas dévaler dans la Sorgues, se grimpent les unes sur les autres, comment cette demeure peut-elle contenir une expansion si magnifique de vie française ? Comment les quelques mètres carrés d’une cour emprisonnée de murs peuvent-ils aspirer une telle limpidité et un tel éclat du ciel et faire fleurir, de rose et de blanc, l’alignement de grands lauriers, symboles annonciateurs des plus glorieuses destinées nationales ? N’est-ce pas une nouvelle révélation de la fécondité inépuisable de la Terre de France, quand elle reste soumise à ses disciplines traditionnelles ? »

Plus tard, cette maison sera visitée par les jeunes pèlerins avides de mieux comprendre et mieux sentir les puissances spirituelles de notre pays. Ils ne s’étonneront pas de ses dimensions. Un foyer de France, si petit qu’il soit, peut devenir un buisson ardent.

Laissez-moi, mon général, évoquer ici ce souvenir de la bataille de Verdun où nous fûmes quelques-uns à vous voir débarquer à Dugny. Dugny était encore, pour quelques heures, le quartier général de l’armée. Les choses n’allaient pas, malgré l’admirable résistance des troupes. On ne parlait de rien moins que d’évacuer la rive droite de la Meuse. Comment cette arrivée soudaine d’un petit homme blanc qui souriait quand la détresse nous envahissait rendit-elle à tous la confiance ? C’est là un de ces miracles qui dénoncent l’importance d’un homme et la contagion de l’autorité.

Miracle de l’esprit sur la matière. N’est-ce pas à ces sortes de miracles que nous convie Clémence Isaure ? Les archéologues et les archivistes nient son existence. Je me demande, au contraire, si nous ne l’avons pas tous rencontrée dans notre vie. Quand Geoffroy Rudel, qui est de chez vous, s’en va sur les mers à la poursuite de Mélissinde, elle s’appelle la Princesse Lointaine ou le Rêve. Quand Chateaubriand cherche ou imagine la Sylphide dans les bois de Combourg, elle se nomme le Désir. Lamartine rencontre Elvire au bord du lac du Bourget et c’est la Poésie. Lorsque Gérard de Nerval, à l’orée d’une forêt du Valois, admire cette Sylvie qui avait la peau hâlée, malgré son large chapeau de paille dont le ruban flottait pêle-mêle avec les tresses de cheveux noirs, elle est le Printemps. Quand Dominique prend sur le sable de la mer l’empreinte des petits pieds de Mme de Nièvres en fuite, elle est le Devoir. Quand l’Ulric d’Alfred de Musset, au retour de la Croisade, retrouve Barberine et qu’il reçoit de la reine cette leçon : « Le toit sous lequel habite une honnête femme est aussi saint lieu que l’église », elle est la Fidélité.

Un de vos poètes lauréats, Mme Hélène Picard, fait dire à la Jeunesse :

Vous me regardiez fuir, blanche parmi les landes,
Aux étoiles mêlant mes gestes de douceur,

Et pour vous je restais dans la nuit des légendes
Un peu fée, un peu sainte, un peu dame, un peu fleur.

N’entendez-vous pas Clémence Isaure nous adresser ces mêmes paroles ? Un peu fée, un peu sainte, un peu dame, un peu fleur, c’est bien elle. Elle est pour chacun de nous la Jeunesse et le Printemps, le Rêve et le Désir, le Devoir et la Fidélité. Elle est la Raison et l’Harmonie. Elle est la Poésie. Une et diverse, elle est de chez nous, elle est de France.

Mais elle est aussi la Mesure. Dans vos règlements, il est dit que l’éloge de Clémence Isaure sera fait en peu de mots. Je me tais, pour ne pas mériter son courroux...