Dire, ne pas dire

Jean-Christophe G. (France)

Le 4 mai 2017

Courrier des internautes

Nouvellement professeur de français, j’entends depuis le début de l’année l’expression « le côté + adjectif » de façon récurrente et déclinée à toutes les sauces. Par exemple : « son côté séducteur », « le côté pratique », « un côté humoristique », etc.

Est-ce que cette utilisation est correcte ? L’utilisation semble calquée sur « un aspect + adj ». Il me semble que dans la majorité des cas nous pouvons utiliser le nom correspondant (l’humour, la praticité ...) ou un nom approchant (le charme). Que préconisez-vous ?

Jean-Christophe G. (France)

L’Académie répond :

Rien n’interdit en soi d’employer le « côté + adjectif » : le côté gauche, le côté droit, le bon, le mauvais côté, le côté paternel, maternel.

Au sens particulier d’aspect, la chose est jugée familière par la 9e édition du Dictionnaire de l’Académie française lorsque c’est un nom, et non plus un adjectif, qui suit côté : ainsi « Il a un côté chevaleresque qui séduit » est jugé parfaitement correct alors que « Il a un côté chevalier servant qui séduit » serait plus cavalier, si j’ose dire.

Enfin, on trouve même chez Proust, l’usage de « côté + nom propre » puisqu’à un moment, le narrateur évoque « le côté Dostoïevski de Mme de Sévigné ».

Je comprends que vous soyez agacé par l’usage excessif de cette tournure qui pour être correcte n’en est pas moins, dans certains contextes, synonyme de paresse lexicale.